Luc 15, 1-32Prédication : Frères et sœurs en Christ, Nous demandons beaucoup de choses à Dieu pour notre bien-être et pour notre joie. Mais nous nous soucions peu de la joie de Dieu lui-même. Nous le percevons comme un distributeur de bonnes choses, nous le dépouillons de tous ces biens. Mais ce scandale de notre relation conflictuelle avec Dieu peut être source de joie pour Dieu. Le scandale de l’évangile, Dieu qui accueille de manière inconditionnelle les fils et les filles rebelles ; le scandale de l’évangile est source de joie pour Dieu. C’est de ce scandale, ce paradoxe, dont nous parlent ces textes et dont nous sommes fait témoins. Toute situation désespérée peut devenir une source de joie débordante pour Dieu et pour le ciel. Ces textes nous sont donnés pour que nous soyons à l’image de Dieu dans l’accueil de l’autre de manière inconditionnelle et que nous soyons en joie avec le ciel. L’Evangile nous décrit Jésus, Fils et image de Dieu pour nous, accueillant les collecteurs d’impôts, les petites gens et les pêcheurs, tous les exclus, toutes les brebis perdus d’Israël !C’est tout à fait scandaleux et inacceptable du point de vue des pharisiens. Ces pharisiens avaient institué un système auquel il fallait convenir sinon on avait aucun accès au Temple et à Dieu. Pour eux les pécheurs notoires, les petites gens, ceux qui n’étaient pas dignes d’eux étaient définitivement jugés et rejetés. Jésus ne voyait pas les choses de la même manière. - Pour lui, ces hommes et ces femmes mis à l’écart sont plutôt assimilés à des malades qui ont besoin d’un médecin pour les secourir, pour les aider, pour partager leur table, pour les soigner et les guérir. - Ils sont encore assimilables à des brebis perdus qu’un Bon Berger doit ramener au bercail. - Ou encore à une pièce de monnaie perdue qui est importante pour une pauvre femme et qu’il importe de retrouver.- Ou encore à un fils en colère, parti au loin et qui s’est perdu mais qui doit revenir à la maison car il y est attendu par son père. 1/ La première parabole parle de la tendresse de Dieu qui à l’image d’un berger part chercher sa brebis perdue. Et quand il l’a trouvé, il lui évite les peines du chemin du retour, parce qu’il est sans force, et le porte sur ses épaules. Mais par-dessus tout le berger fait la fête avec tous ses voisins pour fêter le retour de sa brebis retrouvée. Une joie immense l’envahi. Jésus compare cette joie débordante à la joie du ciel quand un homme pécheur se repent et retourne vers Dieu. Cette joie serait la joie même de Dieu qui se réjouit de retrouver une brebis perdue. C’est ici la première mention de la joie du ciel, de la joie de Dieu. 2/ La situation d’un être humain peut encore être pire que celle d’une brebis perdue selon les dires de Jésus. Elle peut être comparable à celle d’une vulgaire pièce de monnaie sans trop d’importance dans un porte-monnaie. Qu’elle y soit, qu’elle n’y soit pas, cela ne change pas grand-chose. Qui va se mettre en peine s’il perd une pièce de 10 centimes si en plus son compte en banque est bien garni ? Personne !C’est pourtant le cas de cette femme de la parabole de la pièce perdue et retrouvée. Quand elle retrouve sa pièce elle invite toutes ses voisines pour se réjouir et manifester sa joie. Jésus compare ici aussi cette joie à celle du ciel devant les anges de Dieu. Ce qui est enseigné ici c’est que c’est Dieu qui recherche le pécheur pour lui faire miséricorde afin que cet amour le pousse à la repentance, qu’il se tourne vers Dieu et que cela remplisse le ciel de joie. Selon ce texte, Dieu est miséricordieux envers les pécheurs, il va à leur recherche pour être dans la joie des retrouvailles avec eux. Dieu veut trouver tous les hommes créés à son image. Le salut de l’humanité tout entière est pour lui la source d’une joie débordante. Ici est la deuxième mention de la joie débordante du ciel et de Dieu. 3/ Dans la parabole des deux fils, c’est en fait le père qui est le personnage central. Il aime autant son fils resté à la maison que son fils rebelle. Il manifeste cependant une très grande joie au retour du fils repentant. Ce fils cadet après avoir dépensé tous les biens de son héritage se rend compte que le bonheur est auprès de son père. C’est là qu’il y a une abondance inépuisable de biens, de relation, d’amour, de tout ce qui est nécessaire à la vie en abondance. Et Il n’a pas tort car à son retour il est accueilli avec miséricorde et amour. Bien plus, tout son honneur de fils lui est rendu : la robe, la bague, les souliers…Bien plus encore, lui qui était parti pour faire la fête sera invité à célébrer une fête bien plus grande encore, une fête remplie d’une joie éternelle. Et pour que la joie soit vraiment complète on tue le veau gras. Son père veut proclamer sans mesure sa joie de retrouver son fils et le dire au monde entier.Ici est la troisième mention de la joie de Dieu et du ciel. Certes le fils rebelle aurait pu être jugé, condamné et rejeté par le père, il n’avait plus aucun droit de reprendre son rang de fils de la maison paternelle. Mais ce n’est pas ainsi que Dieu se révèle en Jésus-Christ. En Jésus-Christ Dieu ouvre ses bras à celui qui revient vers lui et il est dans une joie débordante. Le ciel entier se réjouit avec lui. Vois quelle joie tu peux faire naitre au ciel et en Dieu en faisant demi tour et en revenant à Dieu de toute ton âme, de tout ton cœur, de toute ton intelligence et de toutes tes forces. Vois quel honneur tu retrouveras à revenir à une relation respectueuse et intime avec Dieu. Il me semble que chaque jour pourrait ainsi être rempli d’action de grâce, de paix et de joie indépendamment des situations douloureuses qu’on pourrait avoir à traverser. Conclusion : Jésus dit donc aux pharisiens qui l’écoutent et que symbolise le fils ainé : « Vous êtes sans joie, froids, égoïstes et insensibles. Soyez plutôt comme Dieu, faites comme lui preuve d’un amour sans limite. Réjouissez-vous donc avec Dieu du retour de ses enfants un temps éloignés de Dieu et perdus. Au jour du jugement Dieu se réjouira s’il peut annoncer le salut des justes mais aussi l’absolution des pécheurs repentis. Oui ! la joie la plus grande de Dieu est celle de pouvoir pardonner. On doit certes éviter, autant que possible, de parler des émotions de Dieu mais ce texte nous invite à concevoir la joie immense qu’il éprouve au retour d’un enfant égaré qui se repent et qui revient à son Père.La vraie joie se trouve en Dieu. Nous la recherchons de manière insatiable dans les plaisirs du monde mais sans succès. Comme le fils prodigue, nous dépensons de façon immodérée tout ce que nous sommes et tout ce que nous avons pour trouver une joie de vivre mais en vain. La vraie joie se trouve en Dieu et avec Dieu, ne nous égarons pas. La vraie joie que nous recherchons est la joie de Dieu, c’est Dieu lui-même, car Dieu est joie. La vraie joie s’identifie avec Dieu lui-même.Recherchons notre plénitude, notre bonheur et notre joie en Dieu et avec Dieu chaque jour. En Jésus-Christ Dieu pardonne, Dieu nous laisse sa joie. Vivre la vie de Dieu est le secret du bonheur et de la joie. Que chacun entre en lui-même et revienne chaque jour vers Dieu son père ! Il y a là auprès du Père une source de joie éternelle.Amen. Pasteur Jean-Pierre ANZALA Chants : 21-08 C’est toi Seigneur - 36-22 Seigneur tu cherches tes enfants44-08 Qu’il fait bon à ton service - 62-81 Que la grâce de Dieu